Le Yukon, avec passion

De longues journées de route nous ont amenés au Yukon, province du nord canadien, immense et très peu peuplée. Après avoir passé la frontière avec la Colombie-Britannique, un panneau nous met dans le bain : « YUKON Larger than Life ». Nous avons compris ensuite le sens de ce slogan.

Le Yukon, pour moi, c’était un hiver très froid marqué par le spectacle des aurores boréales, les grandes expéditions de chiens de traineaux, la route glacée vers le cercle arctique… et l’été sans fin, où la nuit ne tombe jamais, les voyages en canoé kayak sur la rivière Yukon et les routes vers l’Alaska. Mais aussi et surtout, le Yukon représente pour toute personne passionnée de l’histoire de la ruée vers l’or, le territoire des années folles de la Gold Rush. Nous avons publié un article que vous pouvez retrouver ici.

Bref, c’était bien vrai, le Yukon c’est tout cela à la fois, mais ce qui fut extraordinaire dans ce voyage, c’est que nous avons découvert que c’était surtout beaucoup plus que cela. Tout est « Large » au Yukon, chaque voyage est une « expédition », une « aventure »… c’est une destination lointaine, les routes et les journées sont longues, et nous avons la vraie sensation d’être hors des sentiers battus.

Pour dégager ce ressenti, rien de mieux que d’évoquer les rencontres avec les locaux qui nous ont partagé leur passion.

Nous avons rencontré de fil en aiguille des mushers (guide et éleveur de chiens de traineau), des guides de canot, une québécoise moitié musher moitié guide de cheval, une bloggeuse de voyage au Yukon, des expatriées françaises, des anciennes danseuses de cabaret de Dawson city, un passionné de la ruée vers l’or, et bien d’autres encore… au fil des discussions, nous avons compris la mentalité de la région et découvert des idées de voyage insoupçonnées.

Nos rencontres avec des mushers nous ont particulièrement impressionnées. Comme nous souhaitons inclure des expéditions en chiens de traineaux en hiver, nous avons rencontré de vrais passionnés, amoureux de la nature et de leurs chiens, élevés toute l’année en vue des expéditions hivernales. Notre seule expérience dans le domaine avait été une excursion en chiens de traineaux à Whistler, station de ski proche de Vancouver et nous avions été très déçus. Il s’agissait ni plus ni moins d’une usine à touristes, avec des prétendus mushers qui guidaient des traineaux où nous devions nous installer en position semi-assise. Au Yukon, cette pratique est très mal vue car il n’y a aucun contact entre les hommes et les animaux. Au contraire, ils proposent une approche d’immersion totale, chaque personne guide son propre traineau et s’occupe de ses chiens.  Les expéditions durent en moyenne une dizaine de jours, à raison de 50 kilomètres par jour, et la plupart des nuits se font en campement sauvage ou dans des cabanes de trappeurs. Les températures descendant parfois à -40 degrés, le musher a tout calculé pour que nous puissions survivre à une expédition dans un froid polaire : l’équipement est précis : nombre de matelas par couchage, épaisseur de vêtement, disposition des tentes… En outre, il s’approvisionne auprès des communautés indigènes pour se ravitailler en gibier. Pas de routes tracées dans la neige pour indiquer le parcours, le Yukon est un terrain de jeu immense, avec en prime le spectacle des aurore boréales, rien de tel pour vraiment se déconnecter.

Dans la région, on ne parle pas d’excursions mais d’expéditions … souvent bien longues, à la mesure de territoire. Ainsi, notre guide de canot nous détaille fièrement le parcours de la descente de la rivière Yukon en canot, 16 jours ! Il a fallu revoir la durée de ces expéditions afin de pouvoir les inclure dans nos programmes. No problem ! On va prévoir une arrivée en hydravion au campement de telle rivière et on redescendra la Yukon River en 5 jours. Tout est possible au Yukon.

Les routes sont toutes panoramiques. Sur la route vers Dawson city, sur la fameuse Klondike Highway, nous croisons la Dempster Highway, la route qui mène au cercle arctique, dans les territoires du Nord-Ouest. Une épopée de sept jours environ que nous programmons pour plus tard. L’air de la ruée vers l’or nous gagne petit à petit mais c’est en arrivant à Dawson que nous mesurons son effet. Roger nous accueille chaleureusement dans son bureau ou sont amassés des tickets de tombola. La tradition, très répandue dans le nord du Canada, veut que les habitants parient sur la date et l’heure précise où la glace de la rivière Yukon se brisera, annonçant la fin de l’hiver et le commencement du printemps. Des milliers de dollars sont en jeu. Et tout le village participe ! L’hiver ayant été particulièrement froid cette année, la glace est encore bien dure en ce début du mois de mai ! Dans les années 1896-1899, Dawson a accueilli des milliers de personnes pour la ruée vers l’or. Le village est resté tel quel, les rues ne sont pas goudronnées, le cabaret et le casino fonctionnent toujours, l’ancienne maison close est devenue un joli petit hôtel. Les façades des bâtiments semblent sorties d’une autre époque, certaines n’ayant jamais été rénovées. On peut encore trouver de l’or autour de Dawson, en témoignent les campements autour des mines encore actives. L’histoire de la ruée vers l’or nous a ensuite amené en Alaska, par la route de l’ancienne voie de chemin de fer reliant Carcross à Skagway… encore une belle aventure pour un prochain récit !

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